on va au sanatorium
Le SMS supplante la conversation téléphonique habituelle. A 2,90 € la minute, nous renonçons tous humblement.
Ça donne :
DEMAIN 10 H EN BAS HOTEL.VIENDRA OLGA UNE AUTRE AVEC BUS. PRENDRE TOUTES AFFAIRES. DEPART DES CHAMBRES. SOYEZ A L’HEURE SVP.
POUR MARCHER SUR ROUTE NOUS RISQUONS GROS ; AMENDE DE 6000 € PLUS SUITE JUDICIAIRE. JE SUIS DESOLEE. 10 H AVEC SAC EN BAS DE L’HOTEL ; LES COSTUMES ROUGES SONT AVEC NOUS.
IL EST 10 H 40 . OLGA N’EST PAS LA ! QUEL EST SON NUMERO ?
NE VOUS INQUIETEZ PAS. OLGA ET BUS ARRIVENT DANS 20 MINUTES. DESOLE POUR CE GRAND RETARD , ELLE A DU PRENDRE RAVITAILLEMENT ET AUTRES SOUCIS.
NOUS SOMMES A LA STALOVAYA ET TOI TE OU ?
C’est un centre appelé sanatorium, uniquement parce que c’est bon pour la santé. Bien sûr pas de tuberculeux ici.
Ça date de l’ère soviétique me dit avec nostalgie Victor. Ancien héros de l’armée rouge .
Une dizaine de petits pavillons de 30 chambres chacun. Capacité des salles à manger : 2 x 300 = 600 places
Une salle de spectacle.
Un stade.
Le bilan globalement positif de l’Urss selon Georges Marchais.
A chaque chambre sa salle de bain et son frigidaire et sa télé.
Je rêve de ce genre d’équipement en France qui rend la rencontre possible.
L’ALLIANCE A RASSEMBLE DES EQUIPES THEATRALES SCOLAIRES ET UNIVERSITAIRES DE TOUTE LA RUSSIE.
Mine de rien, Nathalie et ses assistantes, Katia, et Aurore, et ses stagiaires Thibault et Léo assurent.
Nous ne jugeons que les universités.
Attention tous ces jeunes parlent carrément français et jouent en français !
Je suis admiratif : 12 groupes de théâtre francophone
Hervée est chargée de me taper en cas de grosse narcolepsie.
Dès le premier groupe la Couleuvre, je succombe quatre fois en 25 minutes. Pourtant ils vont obtenir le grand prix du public.
Kazan présente du Daninos. Incroyable, Daninos, Ils parlent bien. Je repère Alsou Nourgaïazova, un personnage très bien ficelé, et qui ne joue pas amateur du tout.
J’invente un prix pour elle : prix Livchine du meilleur personnage. Je lui offre le cadeau prévu pour Nathalie Conio, un beau bouquin sur la scénographie.
Ansou, le prix du meilleur personnage.Elle est de Kazan.
Je discute avec la prof Iriana Lobanova qui m’explique qu’ici ils n’ont pas peur dans leurs lycées de la discipline à l’ancienne, même dans le théâtre : « je ne te crois pas, je te chasse ».
L’aérospatiale joue une demi heure de cantatrice chauve incroyablement bien foutue, avec chœur, chant, danse,
Même leur programme , on serait content d’en avoir des aussi beaux à l’Unité. Dessins à la Chagall etc.
Le groupe Iacoute vient de Iakoutsk. 10 heures d’avion. C’est la Russie. ! 10 heures d’avion, ils débarquent tout juste.
L’une des jeunes va obtenir le prix de la meilleure actrice, tant elle parle bien le français. Or les Iacoutes ont carrément les yeux bridés à la japonaise., chinoise ou esquimau.
Je dirai même plus que s’ils étaient tibétains je ne serai pas étonné.
Ils jouent la répression du chamanisme par les soviétiques, sauf que leurs casquettes semblent chinoises.
Remise des prix/ J’abuse des sucreries et de la vodka et du vin et de la bière.
Hervée est autonome pour le pêtit déj annoncé à 9 H.
Attention aujourd’hui masterclass poufr préparer le spectacle….
3 H c’est impossible !
On va faire à l’arrac h !
Mais là c’est pas la Drac qui nous attend ce sont les sponsors.
vendredi 18 avril 2008/Masterclass
Jean fait sa conférence sur l’Unité excellent avec des tableaux projetés.
On démarre juste après : le groupe a fondu : 23 !
Des problèmes de réveil
L’équation à resoudre est du genre impossible : des télés ; des journalistes, le sponsor, qui veulent des RV précis.
Finalement les jeunes ne sont pas capables d’actions individuelles. Nous ne pouvons faire que du chœur, mais dès que l’on sort de figures dirigées c’est la paralysie complète.
Tout ce qui me paraît évident est pour eux insurmontable.
Panne de bus, et autres imprévus que Katia accrochée à son portable gère le mieux possible.
On fabrique des images, des pièces de chœur.
Un nommé Micha se détache, il est réactif.
15 H . ça y est enfin 46.
Essais de costumes. A la fin on a un groupe impressionnant mais lourd à bouger.
L’Usine VTGK nous a acheté 50 costumes, une brouette, nous prête un bout de canalisation.
On cherche sur le terrain de sport.
Un petit réalisateur de télé nous poursuit sans arrêt. La journaliste fait quasiment deux heures d’entretien, tout ça pour un sujet de dix minutes qui d’habitude n’est pas mauvais me dit-on.
Les professeurs se demandent : quelle master class bizarre.
Nous hésitons, butons reculons, étalons nos incertitudes nos faiblesses.
Eux ils aimeraient du solide, et nous leur offrons des sables mouvants.
Tout devient casse-tête.
Je bois une bière. Je suis mal. Peu fier. Mais n’ai je pas dit que l’état de honte doit être l’état majoritaire du créateur.
Tous ces étudiants n’ont aucune pratique de l’improvisation,
Nous sommes dans le triple carcan = police, université, usine d’eau chaude. VTGK (Volga territoire générik kompania)